Gas cette nouvelle application que craignent les parents
Un nouveau réseau social, Gas, a détrôné TikTok dans les téléchargements de l’App Store. Il a capté l’attention des lycéens à travers les États-Unis. Pour l’instant, car il pourrait bientôt venir en Europe. Mais les parents sont inquiets car l’application demande la localisation et les données scolaires de leurs enfants.
Gas est l’idée de Nikita Bier, une ancienne responsable de Facebook, avait déjà créé une application similaire appelée TBH en 2017, avant d’être rachetée par Facebook et fermée l’année suivante. Une fois encore, les utilisateurs sont encouragés à utiliser la plateforme pour améliorer l’estime de soi et diffuser la positivité.
Que fait l’application Gas ?
L’application est utilisée pour « gazer » quelqu’un en envoyant un compliment et en s’encourageant mutuellement. L’application sociale basée sur des sondages anonymes invite les utilisateurs à répondre à des questions sur leurs amis. Seules les réponses positives sopnt autorisées sur la plateforme. Mais seul le temps nous dira si les utilisateurs trouvent le moyen de jouer le système pour entrer en territoire d’intimidation.
Si vous n’avez pas encore entendu parler de l’application Gas, ce n’est pas parce que vous êtes trop vieux ou déconnecté. Pour l’instant, elle n’est disponible que dans 12 États américains. Car elle augmente progressivement la capacité de ses serveurs. Mais alors que Gas continue de gagner en popularité auprès de la communauté des adolescents sur Snapchat, les parents férus de technologie commencent également à explorer les risques et les dangers liés à l’utilisation d’une application qui utilise les données de localisation de leur enfant et confirme son nom de lycée.
Le canular de la traite des êtres humains
Tout adolescent proposant aux parents une application destinée aux lycéens suscite immédiatement des inquiétudes en matière de sécurité. Surtout si l’on y ajoute les données de localisation des enfants et les informations relatives à l’école. Ce qui pourrait permettre à de mauvais acteurs d’utiliser l’application à des fins néfastes. Comme on pouvait s’y attendre, de nombreuses vidéos virales ont suggéré que Gas pourrait être utilisé pour la traite des êtres humains.
Cependant, les spéculations sur les implications de Gas en matière de vie privée sont devenues virales. Même Ashton Kutcher a dissipé les rumeurs selon lesquelles l’application était impliquée dans le trafic d’enfants.
Les fondateurs à la rescousse
Les fondateurs de Gas ont rapidement cherché à limiter les dégâts en tentant de rétablir la vérité sur TikTok. La société a déclaré qu’elle ne suivait pas activement les emplacements, ne vendait pas de données personnelles et n’autorisait pas la messagerie directe, donnant la priorité à la sécurité des utilisateurs.
Respect de la vie privée
L’application promet de ne pas autoriser les étrangers à entrer dans le cercle de confiance. Au contraire, elle permet uniquement aux amis, aux contacts ou aux camarades de classe de voter les uns sur les autres. Les sondages sur la plateforme ne peuvent être que positifs ou édifiants. Ceux qui enfreignent les règles sont immédiatement supprimés.
Lors de l’inscription à Gas, l’application invite les lycéens à importer les contacts de leur smartphone. Cela permettra aux adolescents de voir une variété d’utilisateurs dans des sondages anonymes. Et bien qu’il n’y ait aucun moyen de chatter dans l’application, les drames de la vie des adolescents pourraient rapidement devenir désordonnés lorsque les sondages deviennent personnels.
Un mode Dieu qui inquiète les parents
Le « mode Dieu », malheureusement baptisé ainsi, ne manquera pas d’inquiéter les parents. Dans une ère numérique où les achats in-app sont devenus la norme, cinq plans premium in-app jouent sur les esprits curieux des jeunes utilisateurs. Parmi les fonctionnalités que les utilisateurs peuvent débloquer, citons:
- Le nombre de votes qu’ils ont reçus.
- La révélation de la première lettre d’une personne qui a voté pour eux.
- La réception d’une notification lorsque quelqu’un s’ajoute aux sondages créés.
Le cycle de la dopamine
En apparence, Gas a tout pour plaire aux adolescents accros aux smartphones. Elle est présentée comme une application conçue dans un esprit de respect de la vie privée afin d’améliorer l’estime de soi et de répandre la positivité parmi les natifs du numérique.
Mais on peut également dire qu’elle encourage la dépendance aux stimuli de dopamine et le désir des adolescents de vérifier sans cesse leurs smartphones pour obtenir une validation sociale.
Bien que Gas semble avoir des intentions honorables, nous devons prendre le recul nécessaire pour le juger. Surtout lorsque des enfants sont impliqués. Par exemple, qu’arrive-t-il aux enfants qui sont livrés à la FOMO (fear of missing out) lorsque tous leurs amis sont sélectionnés pour les sondages alors que l’algorithme les ignore ?
Le bon esprit de Gas
Une solution visant à rendre les médias sociaux moins toxiques et à encourager les jeunes utilisateurs à se stimuler mutuellement est sans aucun doute un pas dans la bonne direction. Mais qu’en est-il si nous osons explorer les impacts d’une vie de distraction constante et de réponse à un barrage de notification. Ou si nous comprenons à quel point il est peu judicieux de rechercher une validation sociale à partir d’un appareil électronique ?
Conditionner nos esprits et nos comportements à l’approbation constante d’un engagement en ligne ou d’une mention dans un sondage pourrait sans doute accroître l’anxiété au lieu de la supprimer. Le monde des adolescents et des écrans est bien plus complexe que ce qu’un développeur de logiciels pourrait commencer à comprendre.
