L’adoption de masse mais sans les professionnels
Vitalik Buterin pense que la crypto n’est pas prête à être intégrée dans la finance traditionnelle et qu’elle doit prendre son temps pour mûrir. Qualifiant son point de vue de « peut-être controversé », M. Buterin a déclaré qu’il ne pensait pas que la communauté cryptographique devait rechercher des capitaux institutionnels à toute vitesse.
« Je suis en fait plutôt heureux que beaucoup d’ETF soient retardés », a déclaré Buterin dans un fil Twitter, en faisant référence aux fonds négociés en bourse pour la crypto. Une réglementation qui laisse l’espace crypto libre d’agir en interne mais qui rend plus difficile l’accès des projets crypto au grand public est beaucoup moins mauvaise qu’une réglementation qui s’immisce dans le fonctionnement interne de la crypto.
Vitalik et sa DeFi
Compte tenu de sa position au sein de DeFi, les commentaires de Buterin ne manqueront pas de stimuler le débat entre les fondateurs de projets et les investisseurs sur le rythme de changement dans l’industrie. Au cours des six derniers mois, Washington a tenu sa promesse de sévir contre les plateformes de cryptomonnaies qui ne se sont pas enregistrées auprès des régulateurs.
« Vitalik est conscient du fait que l’Ethereum risque de faire l’objet d’un examen approfondi si les gros capitaux s’y aventurent trop tôt », a déclaré au Defiant Nick Bishop, directeur de NotCentralised, le studio de recherche de web3.
Bishop a déclaré que de nombreuses institutions investissent l’argent des consommateurs de détail. Ce qui amplifie le risque d’une réponse musclée des régulateurs si quelque chose va mal alors que le secteur est encore naissant.
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Acteurs malfaisants
Les Front-ends sont au cœur du débat sur les cryptomonnaies depuis que le département du Trésor américain a sanctionné en août les adresses associées au service du mélangeur Tornado Cash.
La nouvelle a incité de nombreuses équipes de la DeFi basées aux États-Unis à restreindre l’accès des portefeuilles figurant sur la liste noire aux interfaces qu’elles gèrent, afin de se conformer aux sanctions. Les principaux protocoles Aave, Uniswap, Balancer et dYdX figurent parmi les projets qui ont restreint l’accès à leurs interfaces frontales, bien que les adresses sanctionnées puissent toujours accéder aux protocoles en utilisant des interfaces frontales alternatives.
Pas de KYC en finance décentralisée
M. Buterin a déclaré que l’intégration des vérifications KYC dans les frontaux ennuierait les utilisateurs réguliers mais n’empêcherait en rien les acteurs malveillants d’accéder aux protocoles DeFi. « Les pirates écrivent déjà du code personnalisé pour interagir avec les contrats. Les bourses sont clairement un endroit beaucoup plus raisonnable pour effectuer le KYC, et cela se produit déjà « , a-t-il dit.
Insister sur cette étape pour certains utilisateurs les met dans une situation encore plus désavantageuse par rapport aux pirates.
Bishop est d’accord. « Vitalik marque un point sur l’inutilité de KYC dans la DeFi. Insister sur cette étape pour certains utilisateurs les désavantage encore plus par rapport aux hackers, qui ne seront jamais KYC’s et seront toujours présents sous une forme ou une autre, dans le web2 et le web3. »
Bishop a suggéré que des « jetons wraped » pourraient offrir une solution pour garantir que les utilisateurs de la DeFi puissent maintenir la conformité réglementaire tout en interagissant avec les protocoles. Comme ils sont utilisées pour migrer les jetons entre les blockchains, ils peuvent être utilisés pour intégrer les restrictions nécessaires pour assurer la conformité réglementaire dans une juridiction particulière pour les actifs existants.
Une large opposition
« Lorsqu’un utilisateur souhaite déplacer son jeton vers un autre domicile réglementaire, vous brûlez l’ancien wrapper et en frappez un nouveau », a déclaré Bishop. « L’engagement zéro signifie un plus grand danger de réglementations qui ne peuvent pas être annulées, et donc un plus grand étouffement de l’innovation. »
Malgré sa large opposition à l’ingérence réglementaire dans la DeFi, Vitalik a déclaré que les limites sur l’effet de levier, les exigences entourant les audits de code transparents et les tests basés sur les connaissances restreignant l’accès aux protocoles pourraient offrir des protections accrues pour les utilisateurs de détail ordinaires.
