La roupie numérique ne convainc pas
Plusieurs organes de presse indiens ont fait état du manque d’intérêt pour la roupie numérique. Le Hindu Business a déclaré qu’elle n’offrait aucune différence perceptible avec les services bancaires sur Internet dont les utilisateurs étaient déjà satisfaits.
Les premiers rapports révèlent de faibles volumes d’échanges. Ce qui oblige les banques à conserver les charges administratives liées aux espèces. Les monnaies numériques de la banque centrale (CBDC) sont destinées à remplacer les espèces.
Les législateurs indiens ont fait pression sur la CBDC
Depuis avril 2018, les législateurs indiens ont tenté d’interdire les cryptomonnaies privées, invoquant la protection des consommateurs et les inquiétudes quant à leur utilisation dans des activités illicites telles que le blanchiment d’argent.
La Cour suprême a jugé l’interdiction anticonstitutionnelle, annulant le jugement. Les législateurs ont réagi en imposant des taxes punitives de 30% sur les revenus tirés des transactions en cryptomonnaies et de 1% supplémentaire au titre de la taxe déduite à la source (TDS). Les bourses locales ont signalé une baisse significative des volumes d’échange en conséquence.
Tout au long de cette saga, la Reserve Bank of India et la ministre des Finances Nirmala Sitharaman ont poussé la roupie numérique. En mars, Mme Sitharaman a déclaré qu’une roupie numérique serait avantageuse pour régler les transactions internationales et celles de la banque centrale. « Nous voyons des avantages évidents dans une monnaie numérique pilotée par une banque centrale, parce qu’à notre époque, les paiements de masse entre pays, les transactions importantes entre institutions et les transactions importantes entre les banques centrales de chaque pays sont tous mieux gérés par une monnaie numérique. »
La roupie numérique ne parvient pas à s’imposer
Le programme pilote de la roupie numérique a été lancé le 1er décembre et a été largement couvert par les médias locaux. Reuters a déclaré que le programme pilote de la roupie numérique était opérationnel depuis un mois. Sur la base de ce délai, les banquiers ont déclaré que le projet n’avait pas réussi à s’imposer.
Le nœud du problème est que la roupie numérique n’offre aux particuliers aucun avantage par rapport au système bancaire en ligne existant. De plus, les banquiers ont dénoncé les inefficacités de la compensation concernant les règlements interbancaires.
Les réactions des milieux intéressés
Un cadre bancaire a déclaré que le système de la roupie numérique fonctionne grâce au fait que chaque transaction doit être réglée individuellement. En revanche, l’ancien système interbancaire fonctionnait par compensation globale des règlements avec une société de compensation. « Il n’y a aucun avantage par rapport aux transactions sur Internet et l’absence de compensation est en fait un gros inconvénient. »
Un autre cadre a déclaré que la faible adoption et les faibles volumes signifiaient également la nécessité de conserver les anciens systèmes. L’exploitation des deux systèmes en tandem représente une charge supplémentaire pour les banques. « Pour l’instant, c’est plus inefficace, parce que les volumes d’échanges continuent d’être faibles sur ce système, ce qui signifie que nous devons également gérer le cash et cela entraîne plus de paperasse et de travail supplémentaire. »
Les rapports suggèrent que l’appétit pour les CBDC est faible chez les Indiens. Des résultats similaires ont été constatés à la suite d’une mise à jour d’un an sur le projet eNaira CBDC du Nigeria. L’analyste géopolitique Nick Giambruno a déclaré que l' »échec massif » de l’eNaira était symbolique de la méfiance des gens envers l’élite dirigeante.
