Une bonne vieille méthode de fraude
Plusieurs législateurs ont critiqué les cryptomonnaies lors d’une audience largement médiatisée sur l’effondrement de FTX mardi. Mais pour le nouveau PDG de la société, nommé pour nettoyer le désordre laissé par Sam Bankman-Fried, la disparition de la bourse était simplement un cas de détournement de fonds à l’ancienne.
Bankman-Fried devait témoigner mardi devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis. Ces plans ont été contrecarrés lorsque les autorités des Bahamas ont arrêté lundi le cofondateur de la société, après que les procureurs fédéraux des États-Unis l’aient inculpé de plusieurs chefs d’accusation, notamment de fraude électronique et de blanchiment d’argent.
Le dénouement est proche
SBF va faire face à des accusations américaines alors que Ray se prépare à partager l’autopsie du cas de FTX. Les procureurs lèveront les scellés de l’acte d’accusation le jour même où le PDG dira au Congrès ce qui n’a pas fonctionné à la bourse.
John Ray, spécialiste du redressement d’entreprises qui a mené Enron à la faillite, est donc le seul témoin de la commission mardi. Il a pris les rênes le 11 novembre, peu après que Bankman-Fried ait abandonné le contrôle de la société. Sa première action en tant que PDG a été de déposer le bilan. Dans sa déclaration d’ouverture, Ray a fait écho à des commentaires faits dans des documents judiciaires antérieurs.
« Mais jamais dans ma carrière je n’ai vu un tel échec des contrôles d’entreprise à tous les niveaux d’une organisation », a-t-il déclaré aux législateurs. « L’effondrement du groupe FTX semble provenir de la concentration absolue du contrôle dans les mains d’un très petit groupe d’individus grossièrement inexpérimentés et non avertis qui n’ont pas réussi à mettre en œuvre pratiquement aucun des systèmes ou contrôles nécessaires pour une société à laquelle on confie l’argent ou les actifs d’autres personnes. »
Alameda avait un accès total aux fonds des clients de FTX
Cette absence de contrôles standard incluait le stockage de clés privées protégeant des centaines de millions d’actifs numériques sans contrôles de sécurité ou cryptage efficaces. La capacité d’Alameda Research, le fonds spéculatif de Bankman-Fried, à emprunter l’argent des clients de FTX sans aucune limite efficace. Ils avaient une capacité presque totale à perdre de l’argent au-delà de leurs garanties », a ajouté plus tard Ray.
Lors d’une tournée des médias précédant son arrestation, Bankman-Fried a insisté sur le fait qu’il n’avait pas sciemment mélangé les actifs et qu’il n’était pas au courant des opérations d’Alameda, qui était dirigée par sa petite amie Caroline Ellison.
Ray a déclaré que ces affirmations ne pouvaient pas être plus éloignées de la vérité. « Les actifs des clients de FTX ont été mélangés avec les actifs de la plateforme de négociation d’Alameda », a-t-il déclaré. Ces sociétés, ainsi que la plupart des autres sociétés sous l’égide de FTX, « fonctionnaient vraiment comme une seule », a-t-il ajouté.
Un vol en pure et due forme
Invité à expliquer son affirmation antérieure selon laquelle le désordre chez FTX était sans précédent, Ray a déclaré qu’il n’y avait littéralement aucune tenue de registre. Il s’agissait simplement de prendre l’argent des clients et de l’utiliser à des fins personnelles », a déclaré le PDG, John Ray. « Ce n’est pas du tout sophistiqué. Sophistiqué, peut-être, dans la façon dont ils ont pu en quelque sorte le cacher aux gens – franchement, juste sous leurs yeux. »
