Analyse de la décentralisation: Ethereum vs Solana
La comparaison entre la décentralisation d’Ethereum et celle de Solana est complexe mais les deux projets montrent une structure similaire sur plusieurs aspects fondamentaux. Que ce soit en termes de nombre de nœuds, de répartition géographique ou de super-majorité, Ethereum et Solana partagent des caractéristiques importantes. Tous deux utilisent un modèle de preuve d’enjeu (proof-of-stake) qui, par nature, introduit un certain degré de centralisation. Finalement, la question devient davantage celle d’une décentralisation « suffisante » pour assurer la sécurité et la résilience des réseaux.
Il est important de comprendre que, malgré la notion de décentralisation, les systèmes sont en réalité centralisés à divers niveaux, que ce soit dans les systèmes d’exploitation (Linux), l’infrastructure réseau ou encore les puces de traitement (Intel ou Nvidia). La décentralisation est donc plus une question de degré et d’intention que d’une absence totale de points de contrôle centralisés. Pour Solana, la question de décentralisation est souvent associée à son stade de développement actuel, tandis qu’Ethereum a eu plus de temps pour diversifier ses nœuds et réduire sa dépendance envers son équipe fondatrice.
L’Impact des validateurs et de la gouvernance
L’argument selon lequel la décentralisation se mesure uniquement au nombre de validateurs et à leur distribution géographique reste partiel. Historiquement, Solana, tout comme Ethereum à ses débuts, a été centralisé avec un nombre réduit de validateurs. Les deux blockchains ont évolué, Solana augmentant son nombre de validateurs et Ethereum ayant également traversé des périodes de faible décentralisation au début de son existence. Les deux réseaux montrent que, dans leur phase initiale, une certaine centralisation est inévitable.
Cependant, la gouvernance centralisée peut encore subsister même dans des systèmes plus matures. La question clé est de savoir si un groupe restreint d’individus peut influer de manière significative sur la direction et les opérations de la blockchain. Un projet crypto qui dépend de décisions ou de validations d’un petit groupe pourrait être vulnérable, même si techniquement décentralisé. Ainsi, le critère de décentralisation dépasse le nombre de validateurs pour inclure la gouvernance et la structure de contrôle.
Les défis de la centralisation dans les premiers temps
La plupart des blockchains commencent par une centralisation inhérente où l’équipe fondatrice et les premiers acteurs jouent un rôle déterminant. Par exemple, si Satoshi Nakamoto avait été identifié et arrêté au début de Bitcoin, cela aurait probablement compromis l’avenir du projet. De la même manière, Ethereum dépendait initialement de Vitalik Buterin et de ses collaborateurs. Avec le temps, les blockchains mûrissent, diversifiant leurs nœuds et validateurs, ce qui les rend plus résistantes à la centralisation.
Cependant, il est difficile d’évaluer la décentralisation d’un réseau uniquement en fonction de la présence ou non d’une équipe de direction centralisée. Certains réseaux qui semblent décentralisés sur le plan technique continuent de fonctionner avec des figures clés qui influencent les décisions, mettant en lumière la différence entre la décentralisation de fait et la décentralisation de droit.
Une vision nuancée de la décentralisation
L’argument de la décentralisation entre Ethereum et Solana ne doit pas être réduit à un simple débat technique. Les deux réseaux montrent une évolution similaire et le niveau de décentralisation nécessaire dépend du stade de développement et des besoins opérationnels. En fin de compte, le degré de centralisation dans les blockchains varie, mais cette centralisation initiale tend à s’atténuer avec la maturité des projets et l’augmentation des validateurs et des nœuds.
