L’impact de l’IA et de l’automatisation
Le Forum Économique Mondial estime que l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation pourraient déplacer plus de 85 millions d’emplois d’ici 2025. Une étude conjointe du MIT et de l’Université de Boston prévoit également qu’elle pourrait entraîner la perte de 2 millions de postes dans le secteur manufacturier au cours de cette même période. D’après Minse, un cabinet d’analyse, 14% de la population mondiale devra changer de carrière à un moment donné tandis que 87% des entreprises admettent faire face à un déficit de compétences en technologies liées à l’IA.
En Europe, les effets de l’automatisation sur le marché de l’emploi deviennent de plus en plus préoccupants pour les experts. L’Europe pourrait perdre jusqu’à 12 millions d’emplois d’ici 2040 à cause d’elle. Les secteurs les plus touchés seront ceux où les tâches sont répétitives, comme l’hôtellerie, la restauration, les services financiers et le commerce de détail. En France, environ 34% des emplois sont considérés comme routiniers et donc vulnérables à l’automatisation. Notamment dans les services administratifs, la relation client et la comptabilité.
Les travailleurs les plus vulnérables à l’automatisation
Une étude du World Economic Forum révèle que 40% des heures de travail pourraient être affectées par les modèles d’IA d’ici quelques années. Ce sont principalement les travailleurs ayant un faible niveau d’éducation qui seront les plus touchés face à cette révolution. En Europe, environ 38% des employés peu qualifiés risquent de perdre leur emploi à cause de l’automatisation, contre seulement 10% pour ceux ayant un niveau d’éducation élevé. Ces chiffres mettent en évidence la nécessité de s’adapter en renforçant les compétences et en misant sur la formation continue afin de mieux anticiper les changements du marché du travail en Europe et ailleurs.
Cette tendance inquiétante est confirmée également par le Bureau des statistiques du travail des États-Unis, qui prévoit qu’entre 40% et 50% des emplois seront automatisés dans les années à venir. Malheureusement, la majorité des travailleurs ne semblent pas encore prêts à faire face à cette transformation. Toutefois, ce défi s’accompagne de nouvelles opportunités.
De nouvelles opportunités à l’horizon
La bonne nouvelle est que de nouveaux emplois seront créés, notamment dans la gestion de l’IA. Il est difficile de perdre son emploi si votre rôle consiste à gérer ces systèmes. Cependant, même ces postes pourraient être menacés par des agents autonomes, capables de gérer d’autres agents et systèmes d’IA. En effet, si elle devient capable de se gérer elle-même, la nécessité de supervision humaine pourrait disparaître.
La même étude du Forum Économique Mondial prévoit également la création de 97 millions de nouveaux emplois dans le futur. Si vous êtes en cours de formation, les métiers manuels comme plombier, électricien, mécanicien, ingénieur, coiffeur ou encore paysagiste devraient rester relativement sûrs. En revanche, les métiers artistiques pourraient être en péril, à moins de se démarquer par un niveau d’excellence exceptionnel car l’IA pourrait rapidement automatiser une grande partie de ces tâches. Cela se confirme déjà avec des artistes comme Drake utilisant l’IA pour collaborer avec des artistes décédés.
Investissement et consolidation du marché
Au-delà de l’impact sur l’emploi, une autre question cruciale concerne les implications de l’IA sur l’investissement. Aujourd’hui, de plus en plus d’investisseurs placent leur argent dans des entreprises capables de résoudre les défis mondiaux actuels grâce aux nouvelles technologies, ce qui booste leur rentabilité et fait grimper leurs actions en bourse. Mais qu’arrivera-t-il si seulement quelques entreprises parviennent à concentrer toutes les technologies et agents autonomes nécessaires pour résoudre ces problèmes ? Cela pourrait conduire à une consolidation du marché boursier comportant seulement quelques entreprises dominantes.
Nous avons déjà un aperçu de ce scénario avec la concentration croissante de la richesse boursière dans les 10 plus grandes entreprises technologiques. Elles ont généré 92% de la performance totale du marché boursier l’année dernière. Actuellement, les 10 plus grandes entreprises représentent 27% de l’indice S&P 500, contre seulement 14 % il y a dix ans. Pour chaque 100 dollars investis dans l’indice, 27 dollars vont désormais vers ces entreprises.
