Contourner les sanctions sur le pays
La Biélorussie, cherchant à contourner les sanctions imposées par les États-Unis et l’UE, envisage d’accélérer le déploiement de sa monnaie numérique (CBDC) pour faciliter les échanges commerciaux internationaux de ses entreprises. Le président Alexandre Loukachenko est attendu pour prendre une décision imminente sur ce projet. La délibération sur cette nouvelle forme monétaire devrait survenir après une réunion présidée par le chef d’État.
Subissant des sanctions économiques similaires à Moscou suite au conflit en Ukraine, Minsk explore des alternatives pour maintenir ses activités commerciales. Notamment dans les importations et exportations, affectées par ces restrictions. Pour cela, la Biélorussie envisage d’utiliser le rouble numérique, évitant ainsi les transactions en dollars.
La Banque nationale de la République de Biélorussie (NBRB) promeut depuis quelque temps les avantages transfrontaliers du rouble numérique. Les discussions sur l’émission d’une CBDC par la Biélorussie ne sont pas nouvelles mais elles se sont intensifiées récemment, avec des tests prévus dans des conditions réelles.
La Chine comme allié de choix
Loukachenko, isolé en raison de sa répression contre l’opposition et son soutien à la Russie dans le conflit ukrainien, a récemment rencontré le président chinois Xi Jinping. Xi a critiqué l’ingérence étrangère en Biélorussie et a promis un soutien stratégique à Minsk, qui cherche à diversifier ses alliances.
Cette initiative intervient alors que la Chine teste elle-même les capacités transfrontalières de sa CBDC. La Russie, un allié proche de la Biélorussie, progresse également dans le développement de sa propre CBDC, prévoyant un lancement national d’ici 2025.
Les politiques russes suggèrent que le rouble numérique serait impliqué dans le commerce international. Toutefois, en attendant que la CBDC alimente le commerce, les entreprises biélorusses pourraient devoir recourir à des solutions plus rudimentaires, comme autorisé par la banque centrale qui permet les paiements en espèces pour les exportateurs jusqu’à fin 2024.