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Qu’est-ce que l’emprunt DeFi en crypto?

La finance décentralisée

La liberté financière et l’inclusion sont des sujets brûlants depuis de nombreuses années. Néanmoins, il a fallu le bitcoin pour populariser le concept selon lequel un réseau informatique décentralisé peut produire de la monnaie saine. Et tout comme le Bitcoin a soulevé la possibilité d’une monnaie sans banque centrale, Ethereum a développé l’emprunt sans l’implication des banques commerciales. Aux côtés des échanges décentralisés, les dApps d’emprunt ont généré 5 milliards de dollars de revenus à la fin de 2022.

Comment fonctionne l’emprunt DeFi ?

Si un certain nombre de néo-banques numériques ont rationalisé le processus d’emprunt au cours de la dernière décennie, la plupart des clients doivent passer par un processus laborieux pour recevoir un prêt bancaire. La raison en est simple: le prêteur veut s’assurer qu’un emprunteur vaut le risque d’un défaut de paiement.

Une procédure très stricte

  • Les clients doivent vérifier leur identité
  • Les clients doivent se soumettre à des vérifications financières concernant leur historique de crédit
  • Les clients peuvent avoir à parler à un agent de crédit pour obtenir une approbation
  • Les clients peuvent avoir à attendre que le prêt soit approuvé

Un avantage sur la finance décentralisée

Peu de ces obstacles de la TradFi sont présents dans la DeFi car les applications décentralisées sont hébergées sur une blockchain publique. Elles sont accessibles sans autorisation, sans historique de crédit et sans vérification d’identité. Toute personne ayant accès à Internet peut emprunter des actifs sans autorisation, sans parler à qui que ce soit. Ce sont les avantages de la DeFi par rapport à la TradFi. Néanmoins, il y a quelques inconvénients aux prêts automatisés.

Des exceptions à la règle

Une banque traditionnelle peut accorder des prêts non garantis ou non collatéralisés sur la base de critères tels que les antécédents de crédit, la profession et les revenus, en plus des garanties. Dans la DeFi, les garanties doivent toujours être présentes pour emprunter de l’argent et doivent souvent être surdimensionnées comme filet de sécurité contre les liquidations de dettes et la volatilité de la crypto.

Des fonds garantis par le gouvernement

Les banques étant réglementées par le gouvernement, elles assurent généralement les fonds des clients jusqu’à un certain seuil. Par exemple, aux États-Unis, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) assure les déposants dans les banques enregistrées jusqu’à 250’000 dollars. En France, c’est 100’000 euros et en Suisse 100’000CHF. Il existe également des solutions d’assurance décentralisées dans la DeFi, mais elles sont encore trop embryonnaires. Ça viendra, il faut encore un peu de patience.


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Comment fonctionne l’emprunt DeFi ?

Tout dans la finance décentralisée est régi par des contrats intelligents. Tout comme la banque numérique a largement remplacé les agences et les guichets, les contrats intelligents automatisent toute activité qui peut être définie logiquement ou légalement. À leur tour, ces contrats intelligents sont intégrés à une blockchain publique, ce qui les rend publics et soumis à un examen minutieux.

  • Les développeurs programment une logique de contrat intelligent pour régir les conditions dans lesquelles un prêt est contracté. Ils existent sur une blockchain, proposée aux utilisateurs via une interface conviviale que sont les applications décentralisées (dApps).
  • Les utilisateurs eux-mêmes fournissent des liquidités pour rendre l’emprunt possible, les fournisseurs de liquidités (LPs). Ils déposent leurs fonds dans des smart contracts appelés pools de liquidités. Ils sont incités à le faire car ils reçoivent une commission lorsque les emprunteurs puisent dans ces pools pour emprunter de la monnaie numérique.
  • Les emprunteurs n’interagissent qu’avec les pools de liquidités eux-mêmes. Non avec les autres utilisateurs qui y ont versé des liquidités. De même, comme il n’y a pas d’implication humaine mais seulement une logique informatique, il n’existe pas de prêt non garanti dans la DeFi.
  • Selon le type de garantie déposée pour un prêt, les emprunteurs sont confrontés à différents ratios de garantie. Par exemple, les stablecoins sont exempts de la volatilité des cryptomonnaies. Ils sont donc les plus utilisés comme garantie efficace en termes de capital.
  • Après avoir choisi le type d’actif numérique pour la garantie, l’emprunteur voit le montant de la garantie requise et doit choisir un taux d’intérêt variable ou fixe. Ce rendement annuel en pourcentage (APY) va aux fournisseurs de liquidités, leur faisant jouer le rôle de banques privées.
  • Toutes les dApps de prêt/emprunt sont accessibles avec un portefeuille non-dépositaire tel que MetaMask, qui est commodément intégré dans un navigateur web. Lorsqu’il visite une dApp de prêt, l’utilisateur connecte simplement son portefeuille qui doit être alimenté pour déposer une garantie pour un prêt.

Contrairement aux banques, l’équipe derrière la plateforme DeFi ne gagne généralement qu’une infime partie des revenus grâce aux frais. Ces derniers peuvent eux-mêmes être modifiés à tout moment par la communauté grâce au jeton de gouvernance de la plateforme.

Limites et risques de l’emprunt DeFi

En dehors de l’absence de possibilité de prêts non garantis, la décentralisation de la DeFi peut également devenir un inconvénient. Comme ces plateformes de prêt dépendent entièrement des autres utilisateurs pour fournir des liquidités, il peut arriver qu’il n’y ait pas assez de liquidités pour tout le monde. Par conséquent, il existe souvent une limite supérieure à la taille des prêts qui peuvent être contractés. En outre, les utilisateurs doivent choisir avec soin le type d’actif qu’ils souhaitent utiliser comme garantie déposée. Par exemple, bien que l’Ether (ETH) soit la deuxième plus grande cryptomonnaie, sa valeur hebdomadaire reste volatile par rapport à une monnaie fiduciaire.

Il faut donc bien réfléchir car chaque contrat intelligent a un seuil de liquidation. Par exemple, si l’ETH a un pourcentage LTV (loan-to-value) de 80%, cela signifie que pour prêter 80 ETH, l’emprunteur doit déposer 100 ETH comme garantie. Avec ces différents ratios LTV, les smart contracts donnent aux emprunteurs une marge de manœuvre en matière de liquidation, au cas où la valeur de la garantie baisserait considérablement par rapport à la valeur du prêt.

Les stablecoins ne présentent pas une telle volatilité des prix, c’est pourquoi leur pourcentage de LTV est souvent supérieur à 90%. Pour cette raison, ils sont l’actif le plus utilisé pour les emprunts DeFi, comme nous pouvons le voir sur l’un des dApps de prêt les plus populaires.

Une fois que le seuil de LTV est franchi, la garantie de l’emprunteur est automatiquement liquidée, sans qu’aucune question ne soit posée, car il n’y a pas d’humain pour le faire. Dès que l’emprunteur prend une position de dette collatéralisée (CDP), ses fonds sont bloqués dans un contrat intelligent, libérés uniquement lorsque le prêt est remboursé.

Pour atténuer le risque de liquidation de leur garantie, les emprunteurs n’utiliseront pas seulement des stablecoins mais emprunteront également moins que ce qu’ils peuvent emprunter pour se laisser une marge de manœuvre supplémentaire.

Quelles sont les dApps d’emprunt les plus populaires ?

En raison de leur nature décentralisée, les dApps de prêt ayant la plus grande liquidité ont tendance à être les plus populaires.  Les cinq dApps les plus populaires pour obtenir des prêts anonymes sont les suivantes:

  • Aave: plateforme très flexible avec une liquidité profonde et la plus grande diversité de types de garanties.
  • Compound: fixe les taux d’intérêt sur les prêts de manière algorithmique en fonction des liquidités disponibles.
  • Liquity: emprunter avec un taux d’intérêt nul grâce à la double tokenomique unique.
  • MakerDAO (Oasis): Utilisation du stablecoin DAI comme actif multi-collatéral.
  • Alchemix: nouveauté des prêts auto-remboursés qui atténuent le risque de liquidation.

À ce stade précoce de la DeFi, de nombreux utilisateurs s’en tiennent aux dApps les plus populaires car elles sont les plus vérifiées par les audits de code. De même, elles sont plus résistantes au rug pulls ou aux piratages.

Crypto Ayor
Crypto Ayor
Né dans la crypto en 2017. Premier bullrun vécu et premières désillusions. J'ai appris pendant le bear market et le monde des cryptos n'a (presque) plus de secrets pour moi. De formation économique universitaire, j'ai travaillé dans les banques et les Family Offices. La finance est mon background, les cryptos mon avenir.

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