La métamorphose de Polkadot
Depuis sa création en 2020, ce projet cryptographique s’est imposé comme un des écosystèmes leaders dans le domaine de la décentralisation. Le Dr Gavin Wood, cofondateur d’Ethereum, est à l’origine de ce projet ambitieux avec pour objectif de pousser le concept du Web3 au-delà des capacités d’Ethereum, donnant naissance à Polkadot.
Fait amusant, c’est Gavin Wood lui-même qui a inventé le terme Web3. Mais qu’est-ce qui rend Polkadot si unique ? C’est un écosystème interconnecté et multi-chaînes, doté d’une blockchain centrale appelée relay chain, ainsi que de chaînes distinctes mais interconnectées appelées parachains. Chaque parachain fonctionne comme sa propre blockchain avec son propre ensemble de règles, son système de gouvernance, ses contrats intelligents et son jeton natif. Faire partie de Polkadot permet aux parachains de transférer facilement des données et des actifs entre elles tout en utilisant la sécurité de Polkadot, valable aussi bien pour les chaînes publiques que privées.
Polkadot un réseau interopérable
Polkadot peut être considéré comme un vaste réseau interopérable de chaînes, toutes sécurisées par la relay chain centrale. Le DOT, la monnaie native de Polkadot, joue un rôle central dans l’alimentation du réseau et des parachains via le staking et le bonding. En termes de prix, nous avons observé une hausse avec le reste du marché des cryptomonnaies jusqu’à un pic de près de 12$ en mars, pour redescendre ensuite à environ 7$. Ces prix restent néanmoins bas comparés au plus haut historique de 55 $ atteint lors du cycle précédent.
L’équipe Polkadot a suscité l’intérêt de nombreux projets au fil des ans et accueille désormais une multitude de projets comme Hydra, Moonbeam, Bifrost et Peak. Malgré leur succès, l’équipe a décidé d’apporter des mises à jour majeures au réseau pour améliorer sa fonctionnalité et attirer plus d’utilisateurs en rendant Polkadot plus accessible.
Les changements de Polkadot 2.0
Ouvrir la porte aux petits projets
Voyons en quoi consistent ces changements. La mise à jour, nommée Polkadot 2.0, marque le passage de la version 1.0 à une nouvelle ère. Actuellement, il existe un processus de sélection pour déterminer quelle chaîne peut être connectée à la relay chain, basé sur un système d’enchères. Les projets les plus offrants gagnent un emplacement et accèdent aux ressources de calcul fournies par la relay chain. Mais ce système limite l’accessibilité aux plus gros projets.
Polkadot 2.0 ouvre la possibilité des parachains aux plus petits projets en supprimant les enchères et en introduisant un modèle de paiement à l’usage. Les petites équipes peuvent ainsi participer à moindre coût, sans engagement minimum. Cette approche permet une utilisation plus efficace de l’espace des blocs. Chaque cœur peut partager ses ressources entre plusieurs parachains. Les projets plus importants peuvent quant à eux acheter du temps en vrac, ce qui leur donne accès à un cœur pour une période prolongée.
Mise à l’échelle élastique
Un concept clé de cette évolution est la mise à l’échelle élastique. Elle permet à chaque parachain de louer temporairement plusieurs cœurs en cas de besoin pour une courte période. Le but est d’augmenter leurs opérations en période de forte demande et de les réduire lors des périodes de faible activité. Ce système permet non seulement une meilleure efficacité mais également une adaptation flexible aux besoins. Il aide ainsi les projets à économiser de l’argent et à éviter le gaspillage de ressources inutilisées.
Pour faciliter cette flexibilité, Polkadot introduit une place de marché du temps de travail où les équipes peuvent échanger et acquérir des blocs d’espace. Les projets ayant besoin de ressources peuvent faire des offres pour l’espace disponible. Soit directement auprès de Polkadot, soit auprès d’autres parachains vendant leur temps de noyau excédentaire. Les offres seront faites en utilisant la monnaie native de Polkadot, le DOT. Cette augmentation de l’accès au temps de noyau devrait créer une pression d’achat pour le DOT, augmentant ainsi sa valeur à long terme.
Un soutien asynchrone
Un autre aspect clé de Polkadot 2.0 est le soutien asynchrone. Normalement, lorsqu’un bloc est produit sur une parachain, il doit être ancré au bloc le plus récent de la relay chain, un processus appelé adossement synchrone. Cependant, cela peut entraîner une congestion du réseau et des vitesses plus lentes. Le soutien asynchrone permet au dernier bloc produit par une parachain d’être lié à n’importe quel bloc disponible sur la relay chain, y compris des blocs historiques ou futurs, réduisant ainsi la congestion. Selon Polkadot, cela quadruple le temps d’exécution des fonctions des parachains et double la vitesse de production des blocs à 6 secondes au lieu de 12. L’utilisation de blocs plus anciens rend également les ressources du réseau plus efficaces.
Un super-ordinateur décentralisé
Polkadot 2.0 vise à améliorer l’efficacité et l’accessibilité. Ce sont là deux éléments essentiels pour l’adoption de la technologie de l’écosystème cryptographique. Dr Gavin Wood a décrit Polkadot comme un superordinateur décentralisé, chaque parachain étant un cœur de CPU de ce supercalculateur. Avec les mises à jour, les projets peuvent acheter la puissance de traitement nécessaire et communiquer en douceur, rendant cette mise à jour cruciale pour l’écosystème.
En plus de Polkadot 2.0, Parity Technologies, le groupe collabore avec Snowfork pour créer Snowbridge, un pont décentralisé et sans confiance permettant de transférer des actifs entre Polkadot et Ethereum. Actuellement, cela repose sur des tiers, mais Snowbridge utilisera des validateurs de première partie pour une transparence accrue. Une solution hyperscable appelée Hyper Bridge est également en développement. Avec ces innovations, Polkadot est bien positionné pour devenir un leader dans l’espace décentralisé. La mise à jour 2.0 devrait attirer plus de projets, marquant le début d’une nouvelle ère dans le marché des cryptomonnaies.
