Donner le bitcoin aux Indiens
Mudrex, une plateforme d’investissement en cryptomonnaies, a annoncé son intention de rendre les fonds négociés ETF en bitcoins disponibles aux États-Unis accessibles aux investisseurs institutionnels et individuels en Inde. Le PDG et cofondateur Edul Patel a souligné l’importance de cette initiative, en particulier pour les clients institutionnels, en expliquant que c’est beaucoup plus précieux pour les institutions, car c’était déjà disponible pour les détaillants.
Dans sa première phase, la plateforme introduira les ETF en bitcoins de BlackRock, Fidelity, Franklin Templeton et Vanguard. Opérant avec une filiale enregistrée auprès de l’Intelligence Unit of India, Mudrex a également établi une présence au sein de l’Union européenne, détenant des licences à la fois en Lituanie et en Italie. La société vise à faciliter les transactions par l’intermédiaire de courtiers partenaires américains tandis que sa filiale indienne fournira le service d’ETF en bitcoins.
Bien que les clients individuels aient déjà accès à ces ETF par le biais de sociétés d’investissement boursier américaines, Mudrex affirme être la première entreprise indienne à proposer de tels services aux institutions. Le cadre juridique permet aux Indiens d’investir dans ces ETF dans le cadre du Liberalised Remittance Scheme (LRS), leur permettant de diversifier leurs portefeuilles. La LRS autorise des investissements annuels à l’étranger jusqu’à 250’000 dollars, Mudrex fixant des seuils d’investissement entre 5’000 et 250’000 dollars.
Un contexte réglementaire strict pour les cryptomonnaies
En outre, M. Patel a souligné l’importance de relations bancaires solides aux États-Unis pour faciliter les transactions en toute transparence dans le cadre de la SEL. Vingt institutions sur les 350 qui collaborent avec Mudrex ont entamé le processus d’adhésion.
Cette évolution intervient dans un contexte réglementaire complexe en Inde où la banque centrale et le gouvernement ont adopté des positions divergentes sur les cryptomonnaies. La Reserve Bank of India (RBI) a exprimé sa réticence à leur égard, citant les risques pour l’économie nationale. Le ministère des finances a pris des mesures pour intégrer les fournisseurs de services de cryptomonnaies dans le cadre réglementaire en mettant l’accent sur la protection des investisseurs et de l’économie.
Au milieu de cette dichotomie réglementaire, le gouvernement indien a intensifié sa répression des activités illicites dans l’espace crypto. La dernière en date est celle de l’Enforcement Directorate qui a déposé un acte d’accusation contre 299 entités, signalant ainsi la position ferme du gouvernement contre l’utilisation abusive des monnaies numériques. Ces entités, qui comprennent notamment des individus d’origine chinoise impliqués dans une escroquerie à la cryptomonnaie, ont été ciblées en vertu de la très stricte loi sur la prévention du blanchiment d’argent (PMLA).
D’autre part, contrairement à l’examen réglementaire rigoureux des transactions en cryptomonnaies, la RBI fait des progrès dans l’adoption de l’innovation numérique grâce au développement de la monnaie numérique de la banque centrale (CBDC), la roupie numérique. L’annonce par le gouverneur Shaktikanta Das de projets visant à explorer des fonctionnalités hors ligne pour la roupie numérique marque une étape importante vers l’amélioration de l’inclusion et de l’accessibilité financières. Cette initiative vise à étendre les avantages de la monnaie numérique aux zones où la connectivité Internet est limitée ou inexistante, élargissant ainsi la portée des services financiers numériques dans tout le pays.
