Une bonne nouvelle pour les utilisateurs de Voyager
Le tribunal des faillites qui supervise les affaires du prêteur de cryptomonnaies insolvable Voyager Digital a donné son approbation au plan de Binance US pour acheter les actifs de la société en difficulté. Le juge des faillites américain Michael Wiles a autorisé cet accord ainsi que de lancer un vote des créanciers sur la vente, a rapporté Reuters le 10 janvier.
Si les créanciers votent en faveur de la transaction, une prochaine audience du tribunal pourrait finaliser l’accord. Voyager estime que l’offre de Binance US permettrait aux clients de recevoir 51% de la valeur de leurs dépôts au moment de son dépôt de bilan. Il semble que les clients de Voyager vont avoir un peu de répit et avoir une chance de retirer une partie de leurs fonds.
Un dépôt de bilan inévitable
Voyager a déposé le bilan en juillet après que le fonds Three Arrows Capital a fait faillite après l’effondrement de Terra en mai. Il avait fait défaut sur un prêt de 650 millions de dollars de Voyager. La société a déclaré qu’elle détenait environ 1.3 milliard de dollars de cryptomonnaies et plus de 350 millions de dollars d’argent liquide provenant de ses clients.
En septembre, FTX US a remporté une enchère pour les actifs de Voyager avec une offre de 1.4 milliard de dollars, devançant des bourses rivales comme Binance et CrossTower. Cependant, l’effondrement spectaculaire de FTX en novembre a précipité un deuxième tour d’enchères, que Binance US a remporté avec une offre de 1.02 milliard de dollars. Voyager a déclaré que cette offre représentait la juste valeur marchande de son portefeuille de cryptomonnaies, plus une contrepartie de 20 millions de dollars de valeur additionnelle.
Examen du CFIUS
Le 30 décembre, le Comité américain sur les investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) a déposé un document judiciaire affirmant que son examen en cours de la transaction proposée pourrait avoir une incidence sur les conditions de l’accord, la capacité des parties à effectuer les transactions requises ou le calendrier de réalisation de l’opération.
Mardi, Joshua Sussberg, avocat de Voyager, a déclaré que Voyager et Binance s’efforcent de répondre aux préoccupations de la CFUIS et d’accélérer l’examen de la transaction par l’agence. « Nous nous coordonnons avec Binance et ses avocats non seulement pour répondre à cette enquête, mais aussi pour soumettre volontairement une demande afin de faire avancer ce processus », a-t-il déclaré.
Sussberg a affirmé que le CFIUS bloquant la transaction obligerait Voyager à rembourser ses utilisateurs avec les crypto qu’elle a en main. Ce qui aurait pour conséquence que ses clients recevraient un paiement moins important.
Objection de la SEC
Le 4 janvier, la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a également déposé des objections formelles à la transaction proposée, arguant que Binance US n’a pas suffisamment démontré qu’elle dispose des fonds nécessaires pour régler la transaction. La SEC a ajouté que Binance US n’a pas non plus indiqué comment elle prévoit de sécuriser les actifs des clients de Voyager.
Binance US vraiment indépendante?
Binance US est une bourse de cryptomonnaies centralisée basée en Californie qui détient un accord de licence avec Binance. Cette dernière soutient que Binance US est entièrement indépendante dans ses opérations. Cependant, en octobre 2020, Forbes a rapporté avoir vu un document interne de Binance datant de 2018 et décrivant les plans d’une filiale basée aux États-Unis destinée à attirer l’attention des régulateurs loin de la bourse internationale Binance.
Reuters a donc fait une enquête basée sur des entretiens avec 30 anciens employés de Binance. Un examen de milliers de communications internes de l’entreprise datées de 2017 à début 2022 a également conclu que la plateforme américaine avait été créée pour détourner l’attention des régulateurs tout en fonctionnant comme une filiale de fait.
Le juge Glenn a donné son feu vert à la transaction malgré le dépôt de la SEC, déclarant que la commission aura la possibilité de s’opposer à ce que la transaction reçoive une approbation finale à l’avenir.
