La montée des produits de trésorerie liés à Ethereum
Nous allons examiner cette situation particulière dans l’écosystème d’Ethereum où l’apparition de produits financiers liés à ETH comme les ETF n’ont pas d’impact significatif sur son prix. Les “sociétés de trésorerie” désignent des entités financières qui proposent des produits permettant aux investisseurs d’obtenir une exposition à l’ETH sans détenir directement la cryptomonnaie.
Ces produits prennent souvent la forme d’actions ou de parts représentant une quantité d’ETH détenue par le fonds. En théorie, l’introduction de tels produits financiers devrait accroître la demande pour ETH car les fonds doivent en acquérir pour constituer leurs actifs sous-jacents. Cette augmentation de la demande devrait, selon la logique économique, entraîner une hausse du prix de l’ETH sur le marché.
Une demande théorique sans achats réels sur le marché
Cependant, on constate que son prix reste stable, sans variation significative, malgré l’émergence de ces produits financiers. La principale explication réside dans le fait que la plupart de ces sociétés ou fonds n’achètent pas de nouveaux ETH sur le marché. Au lieu de cela, elles utilisent des ETH qu’elles possèdent déjà ou qu’elles obtiennent par d’autres moyens, comme des investisseurs institutionnels ou des partenaires.
Ces ETH existants sont convertis en actions ou parts du fonds en se basant sur la valeur liquidative (NAV), c’est-à-dire la valeur totale des actifs du fonds divisée par le nombre d’actions ou de parts émises. Ce processus permet aux fonds de créer des produits financiers sans avoir à acheter de nouveaux ETH sur les plateformes d’échange. En l’absence de ces achats massifs, il n’y a donc pas de pression haussière sur le prix de l’ETH, ce qui explique la stabilité observée du prix de la cryptomonnaie.
Une prime pour une exposition indirecte
Les investisseurs de détail, c’est-à-dire les individus non institutionnels, achètent les actions ou parts émises par ces fonds. Cependant, ils le font souvent à un prix plus élevé, incluant une prime par rapport à la valeur réelle des ETH sous-jacents. Cette prime peut résulter de frais de gestion imposés par les fonds, d’une perception de forte demande pour ces produits financiers ou d’une surévaluation par le marché. Ainsi, les investisseurs particuliers paient un coût supplémentaire pour accéder à l’ETH via ces produits et cet argent profite principalement aux sociétés de fonds et non au marché de l’ETH directement. Puisque les fonds n’utilisent pas ces capitaux pour acheter de nouveaux ETH, cela ne génère pas de demande supplémentaire sur le marché de la cryptomonnaie, contribuant à maintenir le prix de l’ETH stable.
Ce phénomène révèle une déconnexion entre l’activité des produits financiers, comme les ETF, et le marché sous-jacent de l’ETH. Bien que ces instruments permettent aux investisseurs d’y accéder, ils ne stimulent pas nécessairement la demande réelle pour la cryptomonnaie. Cela peut être perçu comme une inefficacité du marché. Ce mécanisme est comparable à ce qui se produit avec d’autres actif comme l’or où les ETF ou fonds dérivés n’ont pas toujours un impact direct sur le prix de l’actif sous-jacent, surtout si les fonds utilisent des actifs existants plutôt que d’effectuer des achats sur le marché.