Le président Benitez use de son droit de veto
Le président du Paraguay, Mario Abdo Benítez, a posé son veto à la législation réglementant les crypto-monnaies dans son pays. Ce projet de loi avait été présenté par le sénateur Fernando Silva Facetti en juillet 2021. Il avait pourtant été approuvé par le sénat paraguayen en décembre 2021.
Comme justification, le président Benítez a déclaré que l’extraction de crypto-monnaies nécessitait un niveau élevé de consommation d’électricité qui pourrait compromettre le développement et l’expansion d’une industrie nationale inclusive et durable. Après avoir pris l’avis de la banque centrale du pays, il a déclaré qu’en raison de son utilisation intensive de capital et de sa faible utilisation de main-d’œuvre, le minage de cryptomonnaies ne génère pas de valeur ajoutée pour l’économie.
M. Benítez a souligné qu’il avait choisi de rejeter le projet de loi après avoir demandé conseil à la banque centrale du pays, à son ministère du commerce et à l’administration nationale de l’électricité.
Conséquences dommageables du veto
Le sénateur Facetti, déplorant le veto, a observé que le crypto minage au Paraguay continuerait à fonctionner dans une zone grise sans surveillance réglementaire et avec des mineurs incapables d’accéder au système financier. Il a déclaré que cette décision détruisait la possibilité de l’arrivée de nouveaux investisseurs et la formalisation de centaines de petites et moyennes entreprises qui vivent de cette industrie et en dépendent.
Ce veto décevra les investisseurs et entrepreneurs en crypto-monnaies du monde entier. Cette semaine encore, le journal en ligne de langue espagnole le plus lu, El País, a publié un article demandant : « Le Paraguay est-il la prochaine Mecque des crypto-monnaies ? »
Cette décision est la dernière démonstration en date de la grande divergence d’attitude à l’égard des crypto-monnaies au sein de l’Amérique latine. Alors que le gouvernement du Salvador a adopté le bitcoin comme monnaie légale, les autorités argentines ont tenté de sévir alors que les Argentins frappés par l’inflation se sont rués sur les actifs numériques.
