La révolte des artistes contre Meta
Les artistes ont enfin atteint un point de saturation avec les politiques prédatrices de Meta concernant l’IA. Cette situation a profité à Cara, une plateforme sociale anti-IA dirigée par des artistes. Au cours de la semaine dernière, elle a vu son nombre d’utilisateurs passer de 40’000 à 650’000, atteignant ainsi le sommet des classements de l’App Store.
Pour de nombreux artistes, Instagram est un outil indispensable pour promouvoir leur travail et attirer des clients. Cependant, Meta utilise les publications publiques pour entraîner ses systèmes d’IA générative et seuls les utilisateurs européens peuvent s’y opposer grâce aux lois du RGPD. L’IA générative est devenue si omniprésente dans les applications de Meta que les artistes en ont eu assez.
Cara, disponible sur le web et mobile, combine les fonctionnalités d’Instagram et de X mais spécialement conçue pour les artistes. Les utilisateurs peuvent y héberger un portefeuille de travaux et publier des mises à jour comme sur n’importe quelle autre plateforme de microblogging.
Défendre les droits des artistes
Les artistes sont si résistants à l’IA parce que les données de formation de nombreux générateurs d’images incluent leur travail sans leur consentement. Ces modèles rassemblent des quantités énormes d’œuvres en recherchant des images sur Internet sans se soucier des droits d’auteur.
Cet engagement à protéger les artistes contre la violation du droit d’auteur est renforcé par Cara, qui s’associe au projet Glaze de l’Université de Chicago. Glaze ajoute une couche de protection supplémentaire contre le scraping pour l’IA.
D’autres projets, comme Spawning AI, se mobilisent également pour défendre les artistes. Ce dernier a créé une API permettant aux artistes de supprimer leur travail des ensembles de données populaires. Mais cela dépend de la volonté des entreprises de respecter ces demandes. Jusqu’à présent, HuggingFace et Stability ont accepté de respecter le registre Do Not Train de Spawning.
Le futur de Cara
Malgré son succès, Cara fait face à des défis. Fondée fin 2022, la plateforme est entièrement autofinancée et soutenue par des bénévoles. Une augmentation de 1’525% du nombre d’utilisateurs a conduit à une facture de 96’280$ pour l’hébergement Web. La plateforme n’a pas recherché de financement à risque, préférant ne pas être redevable à des investisseurs extérieurs. Les prochaines semaines seront cruciales pour Cara mai reste optimiste grâce au soutien de sa communauté d’artistes partageant les mêmes idées.