La mise à jour Fusaka d’Ethereum est une mise à niveau majeure du réseau prévue pour fin 2025, avec un possible report à 2026. Son nom combine « Fulu » (une étoile de la constellation de Cassiopée, pour la couche de consensus) et « Osaka » (la ville japonaise, pour la couche d’exécution). Elle succède à la mise à jour Pectra, lancée en mai 2025 et vise à améliorer la scalabilité, l’efficacité et la performance du réseau. Elle le fait en optimisant la couche 1 et en soutenant les solutions de couche 2 (L2). Voici ses principales caractéristiques :
- PeerDAS (Peer Data Availability Sampling) – EIP-7594 : Cette technologie permet aux nœuds de vérifier efficacement les données des blobs (grandes quantités de données stockées hors chaîne introduites avec Dencun). Elle pourrait augmenter la capacité des blobs de 12 à 50 par bloc, réduisant les coûts pour les L2 comme Arbitrum, Optimism ou Base et améliorant le débit des transactions pour les applications décentralisées.
- Augmentation du gas limit : L’EIP-9678 propose de quadrupler la limite de gaz par bloc, de 36 millions à 150 millions. Cependant, des tests récents de juin 2025 envisagent une hausse plus modeste à 45 millions (+11% de capacité transactionnelle). Cela vise à optimiser la couche 1 sans ajouter de nouvelles fonctionnalités. Mais cela nécessite des tests approfondis pour éviter des bugs ou des latences.
- Optimisations de l’EVM (Ethereum Virtual Machine) : L’EIP-7939 introduit l’opcode CLZ (count leading zeros) pour des calculs liés aux preuves ou à la génération aléatoire. L’EIP-7951 ajoute une précompilation pour la courbe secp256r1, facilitant l’intégration avec des standards comme WebAuthn pour les signatures numériques sur mobile. Ces améliorations rendent les contrats intelligents plus efficaces et moins coûteux.
- Gestion des blobs : L’EIP-7892 limite le nombre de blobs par transaction pour éviter qu’une application monopolise l’espace. L’EIP-7918 améliore l’utilisation de l’espace de bloc pour les blobs pour renforcer la stabilité et l’équité.
- Exécution parallèle des transactions (EIP-7928) : Ele introduit des Block Access Lists qui sont des indices de transactions et des valeurs post-exécution pour accélérer la validation des blocs via un traitement parallèle. Le but est d’améliorer la performance de la couche 1 sans compromettre la sécurité.
- Coordination des validateurs (EIP-7917) : Permet de savoir à l’avance qui proposera les blocs, renforçant la stabilité du consensus et les pré-confirmations.
- Retrait de l’EOF (Ethereum Object Format) : Initialement prévu pour améliorer la modularité et la sécurité des contrats intelligents, l’EOF a été retiré de Fusaka pour simplifier la mise à jour. Cette décision est critiquée par certains développeurs, comme Georgios Konstantopoulos, pour ne pas résoudre des problèmes comme l’erreur « stack too deep » ou la limite de 24 Ko pour le bytecode.
Objectifs stratégiques de Fusaka
Fusaka cherche à renforcer la scalabilité d’Ethereum en soutenant les L2 et en optimisant la couche 1 tout en assurant la stabilité du réseau. Elle vise aussi à maintenir la compétitivité d’Ethereum face à des blockchains comme Solana ou BNB Smart Chain qui offrent des frais plus bas et des transactions plus rapides.
Fusaka s’appuie sur Pectra (mai 2025) qui a introduit l’abstraction de compte (EIP-7702) et des améliorations pour le staking (EIP-7251). Le lancement est prévu pour novembre 2025 avec des tests sur les réseaux publics dès septembre 2025. Mais des retards sont possibles comme souvent avec l’équipe des développeurs d’Ethereum. Les EIP sont testés sur des réseaux comme Devnet-2 et potentiellement Devnet-3.
Impact attendu
Pour les utilisateurs, Fusaka réduira les coûts des transactions sur les L2 grâce à PeerDAS et optimisera les contrats intelligents. Pour les validateurs, elle diminuera la charge computationnelle et améliorera la coordination. Pour l’écosystème, elle renforcera la position d’Ethereum dans la DeFi face à la concurrence.
Les retards potentiels sont un risque comme on l’a vu avec Pectra qui a été repoussé de 2024 à 2025. Certains critiquent Fusaka pour son manque d’ambition, notamment sur les problèmes de longue date comme les limites du bytecode. Ethereum doit aussi relever le défi de la concurrence des blockchains plus rapides et moins coûteuses. Fusaka est une mise à jour axée sur l’optimisation technique, renforçant la scalabilité et l’efficacité d’Ethereum, tout en préparant le terrain pour des avancées futures comme le danksharding.