Corruption en crypto pour des dirigeants russes

Un éminent journal russe a publié un article affirmant que des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur russe avaient été impliqués dans une affaire de corruption. Ils auraient reçu des pots-de-vin d’un montant de 53 millions de dollars sous forme de Bitcoin et Ethereum. Ces fonds provenaient d’un haut responsable d’une plateforme d’échange de cryptomonnaies. Les personnes concernées, Gueorgui Satyukov et Dmitri Sokolov, étaient employées au sein d’une unité très secrète du ministère, connue sous le nom de Département K, qui se spécialise dans les enquêtes sur la cybercriminalité.

Ce Département K aurait mené des investigations sur l’échange BTC-e, dirigé par Alexander Vinnik jusqu’à son interpellation en 2017. Suite à la fermeture de la plateforme, Wex, une société basée à Singapour, aurait repris les activités de l’échange, soulevant des questions sur le devenir des fonds des clients de BTC-e.

Il est rapporté qu’Alexey Ivanov, un cadre chez Wex, aurait transféré d’importantes quantités de Bitcoin et Ethereum à Satyukov et Sokolov pour éviter une enquête. Ces fonds, estimés à 2’200 BTC et plus de 10 millions d’ETH, auraient été acheminés via divers portefeuilles de cryptomonnaie.

Selon le journal Kommersant, après avoir fui la Russie par crainte de poursuites judiciaires, les deux hommes résideraient désormais à Dubaï, l’un d’entre eux logeant même dans le Burj Khalifa. Ils ont été arrêtés par contumace en Russie. Ivanov, qui fait face à des accusations de détournement de fonds en 2023, aurait passé un accord avec le premier procureur général adjoint pour révéler des informations concernant la corruption présumée au sein du ministère de l’Intérieur.

Cette affaire souligne la persistance des pratiques corrompues utilisant la cryptomonnaie en Russie, malgré la croyance répandue en l’invulnérabilité de ces transactions. Le manque de régulation appropriée en matière de cryptomonnaies reste un problème majeur, comme l’indique la récente dégradation de la note de conformité de la Russie par le Groupe d’action financière, attribuée à une réglementation insuffisante des actifs virtuels.