La bataille du Metavers fait rage
Le lancement par Apple d’un nouveau casque VR-AR dans le courant de l’année ouvre la voie à une bataille acharnée avec Meta pour le contrôle du métavers. La véritable concurrence pourrait toutefois se situer plus loin avec l’émergence d’un nouveau front entre un internet décentralisé et un internet contrôlé par les grandes entreprises.
« La bataille frontale à long terme ne sera pas entre Apple et Meta, mais entre les grandes entreprises technologiques et la décentralisation », a déclaré le PDG de Pixelynx, Inder Phull, dont l’entreprise crée des expériences de métavers.
Apple et Meta pour un combat frontal
Bien que la définition exacte du métavers reste incertaine, les entreprises et les investisseurs investissent des milliards de dollars dans des technologies visant à construire un paysage numérique plus immersif. Comprenant une palette d’expériences de réalité virtuelle et augmentée (RV et RA).
Avec son nouveau dispositif, Apple se mesure à Meta, le principal fabricant de casques de réalité virtuelle. L’entreprise qui aura le plus de succès aura probablement un avantage pour coloniser le métavers. Ce qui inquiète certains défenseurs de la décentralisation.
La menace de ce combat
« En contrôlant l’accès aux expériences et aux données des utilisateurs, Apple et Meta risquent d’exercer un contrôle excessif et d’entraver la vision d’un métavers ouvert », a déclaré TJ Kawamura, cofondateur d’Everyrealm, un développeur de terrains virtuels soutenu par la puissante société de capital-risque Andreessen Horowitz.
La plupart des personnes qui dirigent ou travaillent pour des sociétés blockchain, qu’il s’agisse de bourses de cryptomonnaies, de développeurs de NFT ou de sociétés de jeux, rêvent d’une phase avancée de l’internet qu’ils appellent Web3.
Bien différent du statu quo actuel, l’internet tout entier est décentralisé grâce au Web3. Il n’est pas contrôlé par une poignée de grandes entreprises comme Apple, Google, Meta et Amazon, les entreprises technologiques qui construisent les logiciels, les appareils et les infrastructures dont dépendent les utilisateurs.
Un nouveau paradigme sera créé
La création d’un métavers ouvert nécessitera probablement la négociation d’un nouveau paradigme avec les entreprises qui sont en mesure de tirer profit de l’accès à ce futur royaume numérique. Grâce à l’utilisation de la technologie blockchain, beaucoup pensent qu’il est possible de créer un nouvel internet plus transparent et décentralisé. Un monde où les utilisateurs moyens sont partis prenantes et ont leur mot à dire sur la manière dont l’internet est gouverné.
Selon Rebecca Barkin, présidente de Lamina1, une société blockchain du Metavers, cette ère de décentralisation prendra probablement du temps. Des sociétés comme Meta et Apple favorisent les écosystèmes fermés tout en poursuivant l’adoption générale de la RA et de la RV. « Lamina1 construit une blockchain de niveau 1 pour soutenir les créateurs du métavers ouvert », a déclaré Barkin. « Notre objectif est de faire un voyage avec les développeurs et les entreprises qui ont communiqué leur soutien à un internet ouvert. »
Les progrès prennent du temps
L’année dernière, Meta a rejoint plus de 30 entreprises, dont Microsoft, Epic Games et Lamina1, pour former le Metaverse Standards Forum. L’organisation a déclaré dans un communiqué qu’elle travaillerait sur des concepts considérés comme vitaux pour la réalisation d’un métavers décentralisé: les normes ouvertes et l’interopérabilité. La réalisation de ces concepts signifierait que les appareils et les systèmes pourraient plus facilement interagir les uns avec les autres sur différentes plateformes, quel que soit leur créateur.
En rejoignant le forum, Meta montre qu’elle peut être ouverte à la collaboration avec d’autres entreprises technologiques désireuses de construire un métavers ouvert. Mais à l’instar d’Apple, célèbre pour sa capacité à opérer secrètement, Meta a toujours été très protectrice. Non seulement de son fonctionnement interne, mais aussi de la manière dont ses plateformes de médias sociaux Facebook et Instagram collectent, utilisent et gèrent les données.
La réalité d’aujourd’hui
Kawamura, d’Everyrealm, espère que les entreprises qui choisissent de ne pas embrasser l’ouverture et la transparence censées être inhérentes à la blockchain seront perdantes. « Il est crucial pour nous que les utilisateurs puissent être propriétaires de leur identité numérique sur toutes les plateformes », a-t-il déclaré. « Si l’une de ces plateformes existantes décide de refuser ces droits aux utilisateurs, je pense que les constructeurs et les consommateurs se tourneront vers d’autres options. »
De son côté, Meta a déclaré qu’il n’y aura pas de metavers géré par lui-même, tout comme il n’y a pas d’Internet Microsoft ou d’Internet Google aujourd’hui. Dans la même déclaration de mai dernier, la société a également affirmé que, comme l’internet d’aujourd’hui, le métavers n’est pas un produit unique comme un système d’exploitation comme Windows de Microsoft, ou du matériel comme l’iPhone d’Apple.
Un metavers ouvert décentralisé
Mais le trafic internet est largement consolidé entre une poignée d’entreprises. Que ce soit à travers le moteur de recherche de Google ou les plateformes de médias sociaux comme Facebook et Instagram, qui comptent des milliards d’utilisateurs. Et deux systèmes d’exploitation pour smartphones dominent la connectivité mobile : iOS d’Apple et Android de Google. Les deux plus gros vendeurs d’appareils mobiles sont de loin Apple et Samsung, qui représentent ensemble plus d’un tiers du marché.
Mais la ligne de conduite de Meta semble juger les circonstances différemment. Comme l’Internet d’aujourd’hui, le métavers sera une constellation de technologies, de plateformes et de produits. Il ne sera pas construit, exploité ou gouverné par une seule entreprise ou institution. Même si les grandes sociétés d’aujourd’hui lorgnent sur le pactole du Metavers se comptent en milliards de dollars.
Conclusion
S’il est exact qu’il n’y a pas un seul gardien contrôlant tous les espaces numériques via des appareils, l’itération actuelle de l’internet est largement contrôlée et surveillée par quelques sociétés triées sur le volet et valant des milliards de dollars. Des entreprises comme Amazon, Apple, Microsoft et Meta. Quiconque est prêt à suggérer que l’histoire pourrait se répéter avec le métavers et le développement du web3 semble avoir des raisons de s’inquiéter. « Les gens ne veulent pas que le metaverse soit contrôlé par une seule entité centralisée, comme Mark Zuckerberg », a déclaré Phull de Pixelynx.
